Politique de comptoir

Cela commence souvent par

– j’en ai marre …

et ensuite, arrive la liste des thèmes développés et promus par la presse « banale » (voir ci-dessous pour la définition).

J’ai réagi cette semaine au discours d’un client qui en a marre de cette France qui aide les gens qui n’ont encore rien fait alors que lui, il travaille  et il peine chaque mois.

Les gens qui n’ont encore rien fait = au choix, les chômeurs ou les migrants. Les migrants sont assez à la mode actuellement. Et vient alors un discours avec plus d’opinions que de chiffres, et le plus souvent des chiffres très très approximatifs sur les aides sociales.

Il y a 2 niveaux qui (me) posent problème :

  1. Quand la critique vient d’une comparaison entre « pauvres » : ces « pauvres » (migrants, chômeurs, handicapés, …) qui reçoivent trop par rapport à ce que moi, travailleur pauvre, je gagne. À ce niveau, les personnes ne pensent pas que le problème vient de salaires trop bas. Le SMIC est beaucoup trop bas. Il faudrait comparer la qualité de vie entre 2021 et 1971 : qu’est-ce qu’un salaire permet de faire, de vivre …. (et pas le pouvoir d’achat – notion difficile à imaginer – pouvoir d’acheter de la daube au supermarché ? Pouvoir de s’enchaîner à la TV ?)
  2. Quand la cible des rancœurs sont les pauvres et pas les riches qui appauvrissent la France. Notre bon gouvernement a supprimé l’ISF – manque à percevoir de 3 milliards d’€. Cela profite aux riches et pas aux travailleurs pauvres. Le CICE  c’est 35 milliards de dépenses fiscales (= prime et pas impots). Je me limite à 2 exemples, on a déjà le compte pour renflouer la sécu, assurer les petites retraites et investir dans les secteurs de la santé et de l’éducation. On pourrait ajouter la flat taxe, l’absence de taxation des transactions financières, l’esbroufe sur la taxation des multinationales, …. et cela finit en augmentation des fortunes des plus riches, même en année de crise COVID

J’ai aussi un autre sujet politique, de temps en temps. Encore une histoire de jalousie, une revendication d’égalité. Il faudrait que tout le monde paie le même impôt, la progressivité de l’impôt étant insoutenable pour les plus riches. Pensez donc :

– j’en ai marre, moi, je paie x.xxx € de taxe d’habitation alors qu’il y en a qui ne paient rien ….et vient un discours sur la pression fiscale, sur le fait que la France a le record du monde des taxes et impôts, …., bien plus que l’Allemagne par exemple … que la dépense publique compte pour 57 % du PIB, …

Mais c’est délicat de comparer des pays avec des services publics différents. Bon, la Commission Européenne va supprimer cette difficulté, il faut tout privatiser. En attendant, il y a des pays où les services sont payés par l’État et d’autres où les services sont payés par les poches des gens, des pays où la retraite se fait par capitalisation volontaire et d’autres par répartition obligatoire. Macro-économiquement, cela revient au même, c’est toujours l’usager qui paie, via l’impot ou via son salaire. C’est pareil sans être pareil au niveau individuel.

On peut aussi voir qu’après privatisation, les coûts augmentent, les profits passent par la Bourse, la finance se porte bien, le CAC40 monte, les dividendes sont exfiltrés dans des havres fiscaux, les journalistes nous présentent ça comme étant un miracle économique et le téléspectateur / usager / consommateur … peste un peu quand il doit utiliser le service, … puis oublie puis oublie que son vote peut compter.

La dépense publique, l’État qui gaspillerait…. On verra la tête du MEDEF quand l’État cessera ses achats auprès des entreprises, quand le secteur privé ira s’approvisionner au moins cher ailleurs…. (l’actualité nous parle de textile chinois pour l’armée française – moins cher – une entreprise en moins en France et des chômeurs en plus à payer en France. Youpie !)

Égalité dans l’impôt … parce que l’égalité est dans la devise de la France … Oui, je comprends tout à fait que donner des sous à l’État soit douloureux. Voici un texte sur la progressivité de l’impôt, https://www.solidairesfinancespubliques.org/le-syndicat/nos-engagements/paradis-fiscaux-dette/2073-revoir-la-progressivite-de-l-impot-sur-le-revenu-pour-qu-il-ne-soit-plus-degressif.html qui en parle de ce sujet mieux que je ne pourrais le faire. Lire aussi https://blogs.alternatives-economiques.fr/chavagneux/2013/04/30/comment-roosevelt-a-taxe-les-riches-et-les-entreprises

Alors je prends le temps d’expliquer un peu, au comptoir, sans même essayer de convaincre – ce n’est pas l’endroit, tout juste poser des questions, faire douter … et je vois bien que je n’arriverai pas à contrer la propagande généralisée distillée par les médias de caniveau.

Liberté – Équité – Fraternité

Banal : définition du Larousse :Qui ne s’écarte pas du cours normal des choses ; courant, ordinaire : Un incident banal. Synonymes : habituelordinaireusuel. Contraires : extraordinaireinéditnouveau. Ma traduction personnelle de presse mainstream (novlangue) est « presse de caniveau », niveau hélas atteint par les médias TV et papier, détenus par les quelques milliardaires qui font, au sens propre, l’opinion des gens qui réfléchissent peu à tout ça.

SMIC SMIG : + 35% en 1968 69 …. suivi d’années de prospérité, …. on ne parle pas de cette période comme étant l’apocalypse fatale à l’économie

Qui est pauvre ? Qui est riche ?

Tant qu’on trouve plus pauvre que soit et plus riche que soit, ça va, on est dans la classe moyenne. Je blague. Le seuil de pauvreté a reçu une définition : En France, le seuil de pauvreté est de 918 euros ou de 1 102 euros, selon qu’il est fixé à 50 % ou à 60 % du niveau de vie médian. Une personne est considérée comme pauvre lorsque ses revenus sont inférieurs. …2 295 euros/mois pour une famille avec deux adolescents.

Quand moi je parle de pauvres, et je me mets dans cette catégorie, je parle des gens qui sont obligés de travailler pour vivre. En gros, cela correspond aux gens classés selon l’INSEE dans les 9 premiers déciles, 90% des gens, voire un peu plus. Un patrimoine de 500.000 € ne fait pas de vous un riche, cela fait de vous un propriétaire de son logement et de sa voiture.

Pour comprendre qui est riche, lire http://impotsurlerevenu.org/isf/910-combien-gagnent-les-riches-en-france-.php :Je cite : De façon générale, les 10 % les plus riches perçoivent en moyenne plus de 68 500 € de revenus bruts par an, soit 5 710 € par mois. Mais l’écart de revenus n’est pas proportionnel : plus on grimpe dans l’échelle de revenus, plus l’écart est important. Les “moins riches” des plus riches (90e centile) perçoivent 68 500 € tandis que le 95e centile gagne près de 95 000 €, ce qui représente 40 % de plus.
Le 98e centile gagne 70 % de revenus supplémentaires par rapport au 95e centile. Et l’écart se creuse encore quand on augmente de centile : les revenus sont presque doublés entre le 98e et le 99e centile ; entre le 99e et 99,9 ils progressent de 370 %, soit près de 4 fois plus !
Entre le 99,9 et 99,99, augmentation de 400 %.
Entre le 99,99 et 99,999, augmentation de 440 %.

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